Georges Aperghis (né en 1945) travaille depuis plus de trente ans à l’invention d’un théâtre musical qu’il définit ainsi : « l’envahissement du temple théâtral par le pouvoir abstrait de l’organisation musicale. » Pas de livret mis en musique, mais un encodage polyphonique d’actions, d’images, de musiques, de gerbes de paroles et de chants, poussées à un haut niveau de profusion. Ouverture de multiples tiroirs, choc de multiples fragments, très têtus, très insistants, qui sculptent un espace mental à petits coups de ciseau.
Il y a comme un primitivisme chez lui, une forte impression de première fois : une langue qui s’invente, se réinvente, bredouille et se développe par essais et ratages, dans une expressivité tour à tour trop molle ou survoltée. C’est souvent drôle et féroce.